Pour commencer
Il restait de la place sur le terrain, je me suis fixé comme objectif de construire une petite maison de plein pied, 37m², avec 10000€. Pour faire un logement passerelle ou un gîte, puis si c'était convaincant, pour refaire en plus grand pour nous.
L'idée est d'utiliser un maximum de paille, y compris en toiture. j'opte donc pour des murs en paille porteuse sans charpente (Nebraska), avec des grosses bottes(240x120x90cm) parce que c'est facile à trouver et ça me semble nettement plus sûr qu'avec des petites dont la densité n'est pas toujours facile à maîtriser. La toiture sera végétalisée et reposera sur des poutres en I entre lesquelles seront coincées des petites bottes.
Je dépose une demande de permis de construire (insertion ci-dessus), qui sera refusée pour cause de toiture terrasse, ce qui est contraire au PLU (souvent à l'article 11). J'explique que le toit sera un peu en pente quand même, je téléphone, je recours gracieux, j'insiste et je reçois cette info de la part de la DDT, précieuse pour les candidats à la toiture végétalisée: il est interdit de l'interdire.
La formule exacte est:"les toitures végétales font partie de la liste des procédés auxquels les dispositions d'urbanismes contraires ne peuvent pas être opposées (articles L.111-6-2 et R.111-50 du code de l'urbanisme et réponse à la question de M. Marc Francina, JO du 8 août 2013 p.201)"
Fort malheureusement, ces articles sont abrogés depuis, ce qui est vraiment dommage.
Muni de l'argument juridique, je dépose une seconde demande et le chantier peut démarrer.
J'avais, lors de ma première expérience, trouvé le devis de la boite de BTP locale pour le terrassement et les tranchées un peu raide: plus de 8000€. Ça coûte les grosses machines. Finalement on m'a indiqué Alain, entrepreneur forestier équipé d'une énorme pelleteuse et super gentil (mort depuis, qu'il repose en paix) qui m'a facturé 800€ pour la même prestation sans les finitions (c'est cher les finitions).
Je n'ai pas changé de terrain, il est toujours en pente. Il faut terrasser, il faudra aussi manipuler les bottes de 500kg et lever des tonnes de terre pour la toiture etc... Je décide donc, vu le prix de la location, d'acheter une tractopelle (oui, c'est une) en vue de la revendre dès la fin du chantier. L'opération est risquée mais s'avérera très économique (voir tableau des budgets à la fin).
Je dispose déjà d'outillage électro-portatif, d'une bétonnière et d'une remorque plateau, ce qui me semble être le minimum. Terrassement et maçonnerie peuvent commencer.
Dans l'ordre:
- premiers marquages (février 2016)
- dessouchage
- terrassement
- tranchées et coffrages de fondations
- coffrage de soubassement et isolation périphérique (polystyrène, oui je sais...)
- murets de soubassement et mur de soutènement de la remise au nord
- tranchée de raccordement
- géotextile entre hérisson aéré et pouzzolane
Petit point sur la pouzzolane: ce n'est pas considéré comme un bon isolant (lambda de 0,1 à 0,2W/M.°C) mais ayant vécu sur une dalle de béton allégé à la pouzzolane recouverte de chape et tomette sans avoir froid aux pieds, je tiens ce matériau, malgré ses défauts, pour une bonne alternative au polystyrène (très polluant et malsain) et au liège (cher et peu disponible). Pour les autres matériaux bio-sourcés en application sous dalle et sur terre plein, je redoute les détériorations liées à l'humidité: moisissures et surtout mérule.
J'ai donc mis une couche d'environ 20cm de pouzzolane sous la dalle en prenant soin qu'elle sèche bien au soleil avant de la recouvrir. J'arrive donc en théorie à une résistance thermique de 1 à 2m²K/W, l'obligation RT2012 est de 2. Étant en dessous de 50m²Srt j'y échappe dans mon cas mais il faut prévoir 50cm d'épaisseur de pouzzolane sous dalle en RT2012 ou utiliser autre chose.